mercredi 20 juillet 2011

J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie vienne, J-L Lagarce


" J'étais dans ma maison et j'attendais que la pluie
vienne.
Je regardais le ciel comme je le fais toujours, comme
je l'ai toujours fait,
je regardais le ciel et je regardais encore la campagne
qui descend doucement et s'éloigne de chez nous, la
route qui disparaît au détour du bois, là-bas.
Je regardais, c'était le soir et c'est toujours le soir que
je regarde, toujours le soir que je m'attarde sur le pas
de la porte et que je regarde.
J'étais là, debout, comme je le suis toujours, comme
je l'ai toujours été, j'imagine cela,
j'étais là, debout, et j'attendais que la pluie vienne,
qu'elle tombe sur la campagne, les champs et les bois
et nous apaise.
J'attendais." ( incipit, paroles de l'Aînée)

Cette pièce, commandée par le Théâtre Ouvert en 1994 à Jean-Luc Lagarce , est l'histoire d'une longue attente.
Une attente interminable, une attente mise en scène, une attente rejouée, vécue ou imaginée. C'est l'histoire de cinq vies suspendues par l'attente d'un fils et d'un frère.
C'est l'histoire de son retour, un retour tellement silencieux, tellement bruyant, trop bruyant.

"Elles ressassent.
C'est comme une chanson, de longues déclarations l'une à l'autre, le secret de leurs vies, leur légende patiemment construite. Elle se la jouent pour elles-mêmes.
Il y a de longues plaintes. Des colères. Et de très courtes scènes, infimes, deux ou trois mots, comme à peine, un trait à l'encre, ou deux notes." (synopsis de la pièce, avril 1994)


Si vous avez la chance d'être à Avignon en ce moment, vous pouvez assister à la représentation de cette magnifique pièce au Théâtre Notre-Dame jusqu'au 31 juillet 2011. La compagnie l'Instant Précis met à l'honneur la mise en scène de Mathilde Boulesteix

Renseignements et réservations: 

Le site de la Compagnie L'Instant Précis:





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La Mécanique du coeur, Mathias Malzieu

En parcourant les allées des disquaires mes yeux ont souvent été attirés par une magnifique pochette: celle de La Mécanique du cœur. Je la prenais en mains, intriguée par cette illustration, ce titre, mais je la reposais toujours m'apercevant que c'était l'album du célèbre groupe Dionysos. Je dis bien "toujours" car il n'y a nulle mention du groupe sur la pochette. Ayant une mémoire de poisson rouge, cette information s'effaçait automatiquement de ma cervelle. J'ai pourtant effectué à maintes reprises ce même geste: comme si déjà j'étais prédestinée à lire ce livre, un livre dont je ne ne connaissais pas encore l'existence.





Bien plus tard, en librairie, mon regard a de nouveau croisé cette jolie illustration. Sceptique, je lis la quatrième de couverture:
"Edimbourg, 1874: le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions! Le regard de braise d'une petite andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve..."
Pourquoi pas. Je passe donc à la caisse.
Ce petit bouquin a été plus qu'une surprise: une magnifique découverte. Croqué à toute vitesse, j'en ai savouré chaque page. Je dois bien l'avouer, même si je n'aime pas Dionysos, Mathias Malzieu a du talent. Ses pages, pleines de poésie, d'images improbables, ont su me faire rêver le temps de cette lecture. Ce livre me fait penser à une boîte à musique, un petit écrin que l'on ouvre avec précaution, avec une certaine appréhension, avant d'être hypnotisé par une petite danseuse andalouse: Miss Acacia. Lorsque l'on referme cet écrin, une seule envie: le réouvrir pour s'immiscer dans la danse de Jack, d'Acacia, et du terrible Joe.
Mathias Malzieu nous fait entrer dans un monde merveilleux, dans un conte que l'on déguste de la première à la dernière page.
Il n'y a qu'un seul mot pour qualifier ce livre: magique.
J'ai donc pris la peine d'écouter l'album en entier. Rien à faire, j'y reste totalement imperméable. Durant ma lecture j'imaginais des ambiances à la Jack The Ripper... Je suis bien loin de Dionysos.
Que vous soyez ou non des fans de ce groupe, surtout, n'écoutez pas l'album avant de lire ce livre. Cela gâcherait votre plaisir car les pistes dévoilent bien trop l'histoire. Laissez-vous emporter par l'écriture et vous revivrez l'histoire en écoutant l'album.



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Mes élèves s'habillent en Prada - journal de bord d'une prof épanouie, Nathalie Debans



Avec Nathalie Debans, nous ne sommes plus dans un collège difficile mais dans un lycée huppé du 16è arrondissement de Paris.
La pire des menaces pour ces élèves: "Si tu continues comme ça, tu n'entreras jamais à Henry IV"... Nous sommes dans ce que l'on appelle des "classes dorées", des classes sans réelles difficultés.
Il y a toujours des profs, des élèves, des parents d'élèves... et pourtant nous pénétrons dans deux mondes totalement différents.
Ce livre est bourré de petites anecdotes qui font sourire.
Voici un petit extrait:
"L'élève idéal?
1. Un élève ne rit pas, un élève éclate de rire bruyamment.
2. Parler à voix basse, chuchoter, sont des mots qui ne font pas partie de son vocabulaire.
3. Un élève ne marche jamais à une allure normale dans un couloir. Il court.
4. Il y en a toujours au moins un qui fait tomber sa chaise quand il s'agit de la descendre de la table.
5. Il pense qu'il n'y a que les élèves qui viennent à l'école pour travailler. Nous, on vient pour les martyriser.
6. Un prof est un prof, et c'est tout. Il n'a pas d'amis, pas de famille, pas de parents.
7. Un prof ne pense qu'à travailler, même pendant les vacances.
8. Si un élève à une mauvaise note, c'est forcément parce que le prof le déteste. jamais parce qu'il n'a pas travaillé.
9. Il n'a pas entendu son réveil? Impossible! Ce n'est pas de sa faute mais de la faute aux embouteillages, au bus, à la grève, à ses parents, à la voisine.
10. Un élève ne dit jamais qu'il n'a pas fait son devoir. Il l'a oublié chez lui mais vous juuuuuuure qu'il l'a fait.
11. Un élève ne copie pas! Il a juste exactement le même cerveau que son voisin de table.
12. La météo fait partie de ses préoccupations favorites. "Oh, madaaaaame, vous avez vu, il neige!" "Aaaaaaah, il pleut!" "Il fait trop chaauuud!" "Vous avez vu comme il fait froid?" (Non! La madaaaaaaaaame a transplané, pour venir!)" etc....
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Journal d'un prof de banlieue, Jean-François Mondot

Jean-François Mondot nous relate son quotidien de jeune prof stagiaire à travers un journal agréable à lire.
Jean-François est nommé en Seine-Saint-Denis, dans un collège difficile. Nous le suivons durant une année. Il ne cache pas ses difficultés face à des élèves turbulents. Il essaie de trouver des moyens pour intéresser les élèves, pour se faire entendre, se faire respecter.
Ce livre propose une réflexion sur le métier d'enseignant. Comment vivre au quotidien avec des élèves difficiles tout en étant inexpérimenté? Comment gérer la violence? Comment sanctionner? Pourquoi sanctionner? Nos iufm ne devraient-ils pas revoir la formation des profs? Proposeront-ils un jour des cours qui seront réellement utiles sur le terrain?
Même si Jean-François Mondot aborde quelques sujets brûlants de notre actualité, nous restons bien loin du spectacularisme déployé par les médias. Ce jeune prof sait parler avec légèreté et humour des problèmes rencontrés avec ces jeunes, pour la plupart paumés et sans repères.
Lecture agréable et très intéressante.
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Toubib or not toubib, Agnès Abécassis

Agnès Abécassis nous fait entrer dans le monde d’un cabinet médical complètement déjanté.
Nous suivons les aventures d’une dentiste étourdie qui fait flipper tous ses patients, d’un gynéco misogyne, d’un acupuncteur qui fait chavirer tous les cœurs, et d’un médecin généraliste – Yohanna – qui manque fortement de confiance en elle.
Le quotidien de Yohanna va être bouleversé lorsqu’elle va se voir obligée de consulter un psy. Son mal ? Une angoisse des premières fois. Yohanna, au fil de ses aventures loufoques, va développer d’étranges facultés.
Agnès Abécassis nous livre un roman où il nous est impossible de ne pas sourire.
Un seul point négatif: le dernier chapitre. Une fin à la Mulder. Mais passons, tout le reste est excellent.
Un bouquin parfait pour se vider le cerveau.



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mardi 19 juillet 2011

Le Magasin des suicides, Jean Teulé



« Vous avez raté votre vie ? Avec nous vous réussirez votre mort ! », voilà le slogan de la famille Tuvache.

Une 4ème de couverture accrocheuse :
"Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable: la joie de vivre..."

Madame Figaro parle de "fable déconcertante", "irrespectueuse".

Un peu déçue par ce livre. Je m’attendais à un humour décalé, un humour grinçant et dérangeant mais tout reste ici très gentillet. Jean Teulé nous écrit un hymne à la vie, agréable à lire mais sans réelle surprise. Sauf peut être la dernière page. Et encore... dernier chapitre trop long, tellement long qu’on a le temps d’imaginer le dernier rebondissement. Le con. Accident d’un préservatif poreux.


A voir : 


Dans quelques mois nous pourrons voir en salle une adaptation du roman de Jean Teulé au travers d'un film d'animation réalisé par Patrice Leconte.







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Les Yeux jaunes des crocodiles, Katherine Pancol

Partons de la quatrième de couverture: 
"Ce roman se passe à Paris.
Et pourtant on y croise des crocodiles.
Ce roman parle des hommes.
Et des femmes. Celles que nous sommes,
Celles que nous voudrions être,
Celles que nous ne serons jamais,
Celles que nous deviendrons peut-être.
Ce roman est l'histoire d'un mensonge.
Mais aussi une histoire d'amours,
D'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves.
Ce roman est plein de rires et de larmes.
Ce roman, c'est la vie."
Une quatrième de couverture prometteuse pour une lecture estivale. 
Il ne s'agit pas de n'importe quelle lecture: ce roman a obtenu le Prix Maison de la Presse en 2006.
Je me demande comment ils décernent ce prix... Si c'est au nombre de caractères imprimés, alors oui, ce roman vaut largement sa récompense. 660 pages qui n'ont pas réussi à me captiver. 
J'ai trouvé ce livre ennuyeux. Il ne m'a pas fait rire, ni même sourire. Il ne m'a pas fait pleurer (et pourtant j'ai la larmichette facile).  Des héros totalement communs, envers lesquels on n'arrive pas à s'intéresser.
Je ne comprends pas comment ce livre a pu, et continue à remporter un tel succès. Il est partout, dans chaque librairie. Qui n'a jamais vu cette couverture?
Un conseil: passez votre chemin ;)
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